27 août 2023

SPÉCIFICITÉS CATÉGORIELLES

Remplacements : un bricolage numérique qui imPACTE les vies scolaires !

Remplacements : un bricolage numérique qui imPACTE les vies scolaires !

Le décret publié récemment sur le remplacement de courte durée des enseignantes prévoit qu’une AED puisse prendre en charge les élèves d’une professeure absente.

Le non remplacement des enseignantes absent.es est un sujet récurrent dans les établissements scolaires depuis maintenant de nombreuses années et ce, depuis la loi dite de Robien de 2006.
Le décret fixant de nouvelles modalités pour pallier les absences de moins de 2 semaines a été publié au Journal Officiel du 9 août 2023. Il concerne les enseignantes du second degré.

Ce décret prévoit qu’en cas d’absence d’une enseignante, les élèves pourront être encadrées par une AED (assistante d’éducation) lors de « séquences pédagogiques » organisées au moyen d’ « outils numériques ».

Après le projet ARE, le ministère de l’EN continue de mépriser cette catégorie maltraitée depuis 2003.

Il faut croire que notre président Macron et son ministre vont bientôt découvrir qu’en fait il existe déjà des heures de permanence assurées par des AED...
Les AED auraient donc si peu de travail dans les établissements et seraient en si grand nombre qu’iels pourraient ‘’superviser’’ une classe dans une salle libre qui dispose du matériel informatique suffisant pour présenter une « séance pédagogique numérique » toute prête !

Cette image est tirée d’un scénario idéal dans une galaxie bien lointaine de la réalité quotidienne de nos établissements (image libre de droit creative commons tirée d’un article luxembourgeois sur l’utilisation des nouvelles technologies notamment des smartphones ici à la Jacobs School of Engineering, UC San Diego).

Jupiter aligne les planètes : une enseignante dont l’absence est prévue + une AED disponible + une salle multimédia disponible… On est prêt…

Le SNES-FSU dénonce l’artifice qui consiste à vouloir faire désormais peser le PACTE également en partie sur les personnels des vies scolaires qui sont déjà au quotidien largement en tension : il demande son abrogation et le reversement de son montant au profit d’une vraie revalorisation de tous les personnels.

Cette nouvelle idée sortie du chapeau , c’est méconnaître complètement l’état des vies scolaires et les conditions de travail dégradées des AED et des CPE.
Bon nombre de nos collèges et lycées ont à peine assez de dotation d’AED pour couvrir les besoins quotidiens qu’impose un établissement scolaire du second degré.

Le quotidien des AED en collège c’est d’assurer des permanences dans les « trous » des emplois du temps des élèves, quelle qu’en soit la nature (permanence régulière ou lorsque le/la professeure est absente).

En lycée, les AED sont si peu nombreuxses pour le nombre d’élèves qu’iels seront incapables d’assurer ces remplacements sans sacrifier leurs missions quotidiennes.

Car oui, l’AED surveille, soutient, aide, écoute les élèves pendant les temps de récréations, de pause méridienne et de cantine, d’arrivée ou de sortie de l’établissement.
Iel a, à ce titre une place privilégiée dans le relationnel au quotidien qui permet la lutte contre le harcèlement, un enjeu bien plus vital...
Et l’AED accueille, renseigne les familles et les élèves.
Et enfin l’AED est le maillon essentiel au CPE pour qu’il puisse remplir ses missions !

Le SNES-FSU, face à ce mépris supplémentaire de la part de l’institution, demande que le Pacte soit abandonné et que l’intégralité des sommes prévues pour ce dispositif soit reversée à l’ensemble des personnels pour une revalorisation sans contreparties !

N’hésitez pas à nous contacter à l’adresse aed@nantes.snes.edu
et à adhérer ou faire adhérer au SNES-FSU
la cotisation annuelle est de 25€ (payable en 10 fois, déductible en crédit d’impôts et intégrable aux frais réels).